Téléconférence « Huile de pépins de figue de barbarie : Une étude clinique pour renforcer l’image du produit tunisien »

Le PAMPAT (Projet d’Accès aux Marchés des Produits Agroalimentaires et de Terroir) est financé par le Secrétariat d’Etat à l’Economie. Il est mis en œuvre en Tunisie par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel. Le PAMPAT travaille en collaboration avec le Ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines et le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche Maritime (MARHP). La téléconférence a eu pour thème « Huile de pépins de figue de barbarie : Une étude clinique pour renforcer l’image du produit tunisien ».

Selon Mme Mahassen Gmati, représentante du MARHP, a déclaré que l’étude a fourni des résultats très encourageants. Elle a estimé que la Tunisie possède une superficie de plantation de figuier de 600 mille hectares. « 117 mille hectares représentent des parcelles agricoles structurées à vocation productive », a-t-elle ajouté. Elle a précisé que la production nationale annuelle de figue de barbarie est d’une moyenne de 550 mille tonnes dont 45% sont produites à Kairouan et 38% à Kasserine. Elle a déclaré que la capacité de développement de la figue de barbarie et des produits dérivés est spectaculaire.

De son côté, Walid Ben Moussa, responsable dans le secteur des industries alimentaires au CEPEX, a insisté sur le travail considérable de l’équipe PAMPAT. Il a aussi précisé que l’huile de pépins de figue de barbarie est un produit à fort potentiel. Il a expliqué qu’il est demandé dans les marchés européens (France, Italie, Allemagne…). Un litre d’huile nécessite une tonne de figues de barbarie. Ce litre se vend à 1000 dinars.

PAMPAT : Promotion des produits du terroir

Après avoir présenté le projet, Nuria Ackermann, coordinatrice du PAMPAT Tunisie, a énoncé les principaux objectifs de cette initiative. PAMPAT vise principalement à valoriser des produits du terroir. Le projet se base sur une approche filière. Il a créé une collaboration entre agriculteurs et entreprises de transformation pour accéder au marché d’exportation. La coordinatrice a expliqué que l’année 2020 marque l’entame de la phase 2 du projet. Notons que cette phase va continuer jusqu’à 2024 avec un budget de 11 millions de dinars. Le projet appuiz 4 filières : Figue de barbarie, Dérivé de dattes, Tomates séchées et Grenade de Tunisie.

Figues de barbarie : 250 agriculteurs bio à Kasserine

La coordinatrice de PAMPAT a affirmé que la production de figues de barbarie a considérablement augmenté. Ceci est dû, selon elle, à l’augmentation du nombre de producteurs. Il a atteint 250 agriculteurs bio à Kasserine en 2020 contre 14 agriculteurs en 2013. Elle a aussi rappelé que PAMPAT assiste 520 agriculteurs et travailleurs dans la même région. Mme Ackermann a expliqué que le développement de ce secteur a permis une augmentation de 50% de la rémunération journalière des travailleurs entre 2015 et 2019.

Nuria Ackermann a aussi présenté le rôle de PAMPAT dans le secteur agro-industriel. Elle a expliqué qu’il offrait des formations aux entrepreneurs. En plus, il a facilité l’accès à un crédit financier à partir de 2016. Il a ainsi mis en place 7 conventions d’appuis financiers avec le MARHP. Elle a ajouté que le PAMPAT a permis d’augmenter le nombre d’entreprises de transformation. Actuellement, il en existe 35 entreprises avec un investissement de 15 millions de dinars contre seulement cinq entreprises en 2013. Par conséquent, le chiffre d’affaires du secteur s’est multiplié par 7 entre 2013 et 2019.

Pour ce qui est des entreprises exportatrices, Nuri Ackermann a déclaré que la demande croissante a permis d’augmenter leur nombre. « Il en existe 23 entreprises exportatrices contre entreprises exportatrices 4 en 2013 », a-t-elle affirmé.

L’association Nationale pour le Développement du Cactus (ANADEC)

Le Président de l’association, Mohamed Rachdi Bannani, a expliqué que la création de cette association est le résultat des efforts de PAMPAT. Il a précisé que l’association a permis de réunir un grand nombre d’opérateurs dans le secteur. Mohamed Rachdi Bannani a souligné le rôle de l’ANADEC dans la canalisation des efforts. L’ANADEC représente une plateforme d’échange et de réflexion pour le développement du secteur.

Mohamed Rachdi Bannani a aussi présenté les participations des membres de l’ANADEC dans les forums et les événements les plus importants. Ainsi, il a présenté le Festival International du Cactus. L’ANADEC a organisé la première édition en août 2019.

Au final, le président de l’ANADEC a critiqué le manque d’initiatives gouvernementales dans le soutien du secteur. Il a expliqué que les producteurs souffrent de la difficulté d’accès aux marchés. « La demande sur le marché export ne correspond pas aux attentes des producteurs », a-t-il précisé. Il a ainsi proposé la création d’un fonds de soutien à ce secteur.

L’étude clinique

Madame Lamia Thabet, experte en accès aux marchés du projet PAMPAT, a présenté l’étude clinique. L’étude s’est déroulée sur 28 jours. Elle a étudié un groupe de 60 femmes âgées entre 45 et 65 ans. Il comporte des femmes à peau sèche à hauteur de 30% et de peau grasse à hauteur de 18%. L’étude porte sur les effets suivants : anti-cerne, anti-taches, effets éclaircissants, anti-rides, effets lissants et effets raffermissants de la peau.

Au final, l’experte a déclaré que les résultats étaient très positifs. Elle a expliqué que 98% des participantes à l’étude estiment que l’huile de pépins de figue de barbarie est agréable. Elle a confirmé que 97% des volontaires ont exprimé leurs volontés de poursuivre l’utilisation de l’huile.

Par Soufiane Ghoubantini - L'économiste maghrébin